lundi 13 mai 2013

Jeudi 23 Mai, conférence de Jean Haudry.
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Jean HAUDRYDirecteur d’études de grammaire comparée à l’École Pratique des Hautes Études (Paris) Chronologie des reconstructions linguistiques indo-européennes
Si l’on remonte du français au latin, on trouve parmi les formes héritées des formes datables de la période romane (IIIe-Ve siècles de notre ère), comme les verbes pouvoir, vouloir, courir, mourir issus du latin tardif potēre, volēre, currīre, morīre, non du latin classique posse, velle, currere, morī, des formes qui remontent au latin classique (IIIe-Ier siècles avant notre ère), et quelques résidus antérieurs, comme l’alternance es-/s- dans la flexion du verbe être, qui remonte, à travers le latin où elle n’est plus vivante, à l’indo-européen. Il en va de même pour la reconstruction de l’indo-européen. Du latin aux langues romanes, l’évolution ne s’est pas bornée au phonétisme ; la structure même a été atteinte. Le caractère flexionnel, omniprésent dans le système latin comme dans les autres langues indo-européennes anciennes (ci-dessous § 3.2) a cédé la place à des structures agglutinantes, surtout dans le nom, mais aussi pour une part dans le verbe en français : dans la conjugaison, en face du latin am-ō, am-ās, am-at, am-ant, la forme verbale est phonétiquement invariable, la personne est indiquée uniquement par le pronom dans le français j’aime, tu aimes, il aime, ils aiment. En revanche, la structure ancienne est maintenue partiellement dans nous aim-ons, vous aim-ez.