vendredi 19 octobre 2012

Verden an der aller, un grand symbole.

Charlemagne, empereur mythisé, n'a jamais dominé simultanément la totalité de l'empire qui lui fut attribué. Il eut à combattre alternativement les Lombards, les Saxons, les Basques et à la fin de son règne, les Vikings venaient le narguer jusque sous les murs de son palais à Aix-la-chapelle.
Mais les plus coriaces de ses adversaires furent assurément les Saxons.

La croisade de la croix.
Au solstice d'été 772, les Francs attaquèrent par surprise le grand temple des Externesteine près de Padeborn et de Horn.
Cet acte constituait là une double félonie, impensable pour un esprit saxon, emprunt de droiture et d'honneur : l'attaque surprise. La loi Germanique exigeait que l'on prévienne l'adversaire du lieu et du moment de l'attaque. De plus, le viol d'un sanctuaire était encore moins imaginable pour un païen germain.
Naturellement, les Saxons désarmés furent écrasés.
Mais les Francs christianisés n'en restèrent pas là. Ils détruisirent tous les symboles sacrés et firent éclater le dôme de l'observatoire en engageant des poutres dans des entailles et en les mouillant ensuite pour faire éclater la roche (le nom Externesteine est la déformation de Eckensternensteine, pierres des étoiles d'angles).

En 774. par les capitulaires de Padeborn, Charlemagne interdit sous peine de mort tous les cultes païens et même les coutumes traditionnelles associées, y compris la consommation de la viande de cheval. La peine de mort fut également décidée pour tous ceux qui participeraient aux rassemblements du Thing ou qui refuseraient le baptême chrétien. Le génocide culturel était parfait.
La révolte fut générale et les Francs eurent beau brûler des centaines de villages, massacrant tous les habitants sans considération d'âge, ni de sexe, ils perdirent néanmoins une importante bataille le long de la Süntel au cours de laquelle le maréchal Geilo fut tué. Aussi, la colère de Charlemagne devint démentielle.

Un génocide de droit divin.

En 782, sur les conseils du moine Eginhard qui pensait non sans raison que le coeur de la résistance était religieux, il fit rassembler 4500 Godhar, prêtres et nobles païens à Verden an der Aller et leur donna comme seule alternative : le baptême chrétien ou la décapitation. Pas un ne recula.

4500 têtes tombèrent donc en un lieu qui a conservé son nom de Blutbecken (bassin de sang). Une croix insultante de 4m de hauteur s'y élève aujourd'hui. Les chrétiens seraient bien en peine d'évoquer un exemple d'une telle ampleur dans leurs rangs.

Sous le régime Hitlérien, la SS y installa une école de cavalerie et y fit dresser une double rangée de 4500 pierres commémoratives décrivant une double ellipse dont le grand axe mesure 600 mètres.

Nombres de ces pierres sont aujourd'hui souillées de croix ou d'inscriptions chrétiennes. Le fanatisme chrétien n'a pas désarmé et ne désarmera jamais : une école protestante veille désormais sur les lieux et a remplacé l'école de cavalerie...

Que Verden an der Aller reste un ostensoir dans notre souvenir. Ne manquons pas une occasion de faire connaître ce lieu et de l'honorer. Mais ne laissons pas l'arbre cacher la forêt. Viols et souillures eurent aussi lieu dans toute la Germanie, toute l'Europe et dans le monde entier.

Aujourd'hui, les fondamentalismes religieux des trois principales religions du désert reprennent de l'ampleur , mais notre vigilance envers eux doit être tous azimuts et sans relâche.
                                                                                                                          ROBERT DUN.
Source: Europe identité , février 2005.